Zoom sur... les IPP - Novembre 2015
Créé le lundi 16 novembre 2015
Prendre un médicament au long cours expose à des risques connus ou inconnus. Même les médicaments habituellement considérés comme bien tolérés et peu risqués, réservent des surprises ! Un exemple récent concerne les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) au long cours1.Une étude de registre de pharmacovigilance nord-américaine a exploré la corrélation statistique entre la prescription d’IPP et l’augmentation du risque cardiovasculaire en population générale. Les prescriptions médicamenteuses et les consultations de 2,9 millions de patients à bas risque cardiovasculaire, ne prenant aucun antiagrégant plaquettaire, ont été recueillies. Une analyse de survie a montré que les patients ayant reçu un traitement par IPP pour un reflux gastro-oesophagien avaient une mortalité cardiovasculaire augmentée sur une période de suivi de 5,2 ans en moyenne (HR = 2,22 ; IC 95 = 1,19-4,16 ; p = 0,013). Le mécanisme reste inconnu et les facteurs de confusions habituels (corrélation entre la maladie traitée par IPP et risque cardiovasculaire, consommation associée d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, etc.) peuvent expliquer ce résultat. Des études de pharmacovigilance de grande envergure en population générale doivent être poursuivies pour compléter cette observation. Compte tenu des autres risques comme la survenue de pneumopathies plus fréquentes sous IPP2, il est préférable de limiter leur prescription dans le temps. L’adage « prescrire juste et non juste prescrire » est encore une fois renforcé.
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PLoS One 2015. doi:10.1371/journal.pone.0124653
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PLoS One 2015. doi: 10.1371/journal.pone.0128004
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