Communiqué de presse du SNEMG du 07 janvier 2019
Créé le lundi 7 janvier 2019
Pour leur futur, les CHU souhaitent persister dans la voie d’un modèle suranné et incapable de fournir une réponse efficiente aux besoins de santé de la population
Le Syndicat national des enseignants de médecine Générale (SNEMG) a pris connaissance du rapport « Le CHU de demain » remis à Mme la Ministre des Solidarités et de la Santé et Mme la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
En se conformant à la vision de Robert Debré développée à l’occasion de son discours prononcé en 1973, que le rapport cite dans son introduction, ses rédacteurs confirment que le projet pour les CHU n’a pas évolué depuis un demi-siècle malgré les profondes mutations dans le domaine du soin.
Les CHU se caractérisent par une concentration importante de personnel hospitalo-universitaire alors que leur activité ne concerne qu’une portion congrue du soin en France. Il serait plus cohérent de décentraliser les fonctions universitaires au sein des territoires et les ouvrir aux autres professions du soin.
A ce titre, le SNEMG rappelle que :
1) La recherche dans le domaine du soin ne se réduit pas à la recherche biomédicale hospitalière. Les enseignants de médecine générale n’accepteront pas que le champ de la recherche en soins premier soit mis sous tutelle du secteur hospitalier qui ne dispose d’aucune expertise en la matière.
2) La formation médicale initiale doit être diversifiée et ne pas se concentrer au sein des CHU dont les soins souvent très techniques ne permettent pas la découverte du milieu ambulatoire. Générer des vocations d’exercice au sein des territoires constitue pourtant un enjeu plus important que la sauvegarde d’un modèle dépassé.
3) Les CHU ne disposent d’aucune expertise à organiser le système de santé comme cela est suggéré dans le rapport.
Le SNEMG regrette l’hospitalo-centrisme de ce rapport et le postulat qui le sous-tend en vertu duquel les CHU seraient experts en tout.
Pour répondre efficacement aux modifications du système de santé, les CHU doivent se repenser et plaider pour une appropriation d’une partie de leurs missions de soin, d’enseignement et de recherche par les territoires.
Anas Taha,
Président du SNEMG
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